CREVER
Crever dans un lit blanc sans un recours possible
Se battre sans merci pour la sauver sa peau
Face à la maladie au sourire impassible
Qui sait bien qu’elle aura toujours le dernier mot.
Déjà ce froid matin estompe l’avenir
D’un voile incandescent sur la beauté fatale
De la sournoise mort qui dans l’heure à venir
Veux emmener ma vie dans sa course infernale.
Attendre le moment si cruel du départ
De quitter sans regret, sans peur, sans amertume
Ce monde des vivants en laissant quelque part
Un rêve inachevé dans un lambeau de brume.
Crever dans un lit blanc, mettre le point final
Au voyage trop court pour l’homme sur la terre
Pour donner rendez-vous dans ce désert brutal
Aux âmes du passé dans le froid cimetière.
Et mourir aujourd’hui sans avoir eu la chance
De se défendre ainsi face à l’adversité
C’est des espoirs déçus, la fin d’une existence
Le début d’un silence, un air d’éternité.
Crever dans un lit blanc, un triste privilège
Pour celui qui sera vaincu par le cancer
Devant la maladie aux mille sortilèges
En gagnant le combat, ta vie est un enfer.
jc blondel