Ce petit poème a été écrit pour un ami qui m'est très cher.
Attendre
Attendre
Attendre que doucement
Le vent
Mette fin à l’obscurité des nuages
Qui embrument les sommets de la montagne.
Entendre
Entendre
Entendre, de plus en plus faiblement,
S’adoucir le souffle du vent.
Il n’y a plus de temps.
Mon Dieu, que le chant de l’éternité est troublant !
Les lumières brillent, s’effacent et puis reviennent au rythme des étoiles qui font que le ciel, dans son immensité, semble pourtant si proche qu’il suffit de tendre la main pour caresser et bercer la bouffée de sentiments qui brusquement, presque tendrement, remonte du ventre.
J’entends le chant des mains qui inventent une vie d’irréelles et impensables caresses. Mille petits points façonnent une toile pour créer la délicatesse d’une musique, à peine céleste, tellement vivante, que la voix se pose sans trembler.
Pourtant,
Parfois, le son s’alourdit.
Parfois, le son écrase.
Peu importe,
La voix, sans chercher à dominer, se laisse aller pour exprimer la fin de la détresse.
Pourtant,
Souvent,
Le plus souvent,
Les paroles s’arrêtent sur les murs et tapent,
Tapent sans que nul ne les entende.
Les paroles ne sont plus que silence,
Un silence qui hurle, qui tape, pesant.
Entendez-moi ! Entendez-moi !
Oiseau blotti, recroquevillé, qui attend dans son chant qui s’éteint.
Oiseau effaré qui ne rêve que du ciel en écoutant le silence.
Oiseau misérable qui n’entend plus que l’écho de sa voix qui s’accroche en croyant qu’il chantera à nouveau.
Il oublie le temps,
Il oublie le vent,
De plus en plus doux, qui lui rappelle les étoiles et ses petits instants de bonheur.