La garde-robe.-
Tendre nounours, je te prends dans mes bras vacillants.
J’essaie de me souvenir de mon enfance égarée.
Tes yeux décolorés chagrinent ce pauvre enfant.
La misère de connaître une chance inespérée.
Tendre nounours, je te cajole fortement.
Je pleure cette malchance d’une survie.
Soixante et deux ans, pauvre garnement
À la recherche constante d’une vie.
Tendre nounours, tu apaises mes douleurs.
Le souffle étouffé, craintes abusives.
Le recul à comprendre mes horreurs
Et continuer malheureusement mes dérives.
Tendre nounours, tu étouffes dans cette armoire
Dans ta solitude, ma solitude désespérée.
Te caresser, ressentir cette faible mémoire.
L’innocence capturée, jalousement violée.
Tendre nounours, je vieillis affreusement,
Incapable de détruire mes blessures.
Je te regarde silencieusement, docilement
Puis les yeux fermés, d’horribles tortures.
Tendre nounours, je te dépose dans ce placard
Refermant la porte, des rêves éphémères.
Tendre nounours, il se fait tard.
Vaut mieux dormir, oublier nos chimères.
André, épervier