Automne
Parfois, on regarde derrière soi.
On s'attarde auprès des regrets
Et on se demande s'il est encore nécessaire d'avancer.
Des pensées grises effacent les espérances, la foi dans les lendemains.
Des pensées de plus en plus sombres se plaisent à livrer une immense fatigue sur les épaules devenues fragiles par le poids du lourd ressenti.
Des pensées noires tentent d'anéantir tout l'amour que l'on porte en soi et tous les merveilleux sourires.
On n'entend plus que le silence pesant dans lequel on s'emprisonne.
On croit alors que c'est l'automne. Et de drôles de sanglots nouent la gorge.
On oublie les si belles lumières, tellement fantasmagoriques de cette saison tandis que le froid paraît pourtant encore loin et qu'il lancera son offensive bien plus tard.
On oublie la magie et les rêves d'enfants, cette imagination qui fait espérer les fées et les lutins.
On a encore du temps pour ces songes, beaucoup de temps pour finir de construire un foyer tout chaud dans l'âtre de l'éternité.
Alors il faut se laisser emporter par les lumières merveilleuses de l'automne, se bercer dans les ombres dansant un ballet avec le soleil pâle, avec les feuilles virevoltant dans la certitude de la renaissance.
Non, on ne s'endort pas à l'automne.
On se régale des souvenirs d'été tendrement enfermés dans la gourmandise d'un bocal de confiture. Et quand on l'ouvre, c'est pour se réchauffer dans un nectar sucré qui appelle à la vie.
Cette chaleur, ces souvenirs intenses qui font partie de soi et qui enveloppent pour donner encore et toujours des espoirs fous.
On regarde devant soi.
On avance encore.