La proie

Un autre texte sur les vampires, écrit le 1/07/2007

La proie

Cela fait quelque temps que je la suis… ma proie
Je l’observe de loin, ainsi elle ne me voit pas.
Les mouvements sont si fluides, elle n’a pas remarqué,
Que, tel un chat, je chasse et je m’habitue à la regarder.

Dés qu’elle apparaît, je cherche à voir son cou gracile
Sous ses cheveux de soie qu’elle relève de manière habile.
La chair dévoilée offre un monde de douceur
Que je croquerai quand sera venue mon heure.

Depuis longtemps, je cherche à la connaître et même la comprendre
Le temps est avec moi, alors, pour le meilleur, je sais attendre.
Je connais toutes ses petites habitudes et ce sera pour bientôt,
Le petit moment qu’elle s’accordera seule sera mon cadeau.

Dans un petit appartement, à l’étage, elle vit sans famille,
Je la guette et l’admire à travers les persiennes, quand elle se déshabille.
Mon appétit grandit au fur et à mesure, je sens pointer la faim et le désir,
Plongée dans son bain, fredonnant un air, elle ne voit rien venir.

Enfin, je grimpe sur le mur et enjambe le balcon, prêt à la morsure.
Là, j’écarte le rideau, elle m’aperçoit et sursaute, mais je murmure :
«Je viens pour vous délivrer…je vous dis tout si vous me tendez l’oreille »
Abasourdie et perdue, elle penche la tête et me tend son cou, cette merveille.

Je m’approche doucement de la belle et fait mine de commencer à parler mais…
Mes crocs sont les premiers et percent la peau tendre, le sang se met à couler.
Ah que c’est délicieux ! Elle se débat à peine ainsi je peux la serrer dans mes bras
Tout en prélevant son nectar de vie, légèrement salé, c’est le meilleur qui soit !

Elle ne bouge plus, c’est déjà fini et les lèvres regorgées de sang frais
Je l’embrasse sur le front, lui souhaitant bonne et longue nuit pour l’éternité.
Repu de mon festin, je la quitte sans un regard, cherchant quelle sera la prochaine,
L’élue qui me donnera le fluide vital, celle qui apaisera mes peines.