Fuyez !

Tristes sires, coincés du sourire et grincheux de tous poils,

Fuyez : je vous hais !

Vous,
Les manants mal aimables et mal aimés
Les contagieux de la déprime
Les noircisseurs de ciel bleu
Les effaceurs de rêve
Les empêcheurs de tourner en carré
Les lobotomisés de l’imagination
Les sangsues suceuses de bonne humeur
Les vampires assoiffés de malheurs en tous genres
Les épandeurs de tristesse

Vous,
Qui vous complaisez dans votre mélasse de soucis
Qui ne cherchez qu’à vous plaindre et vous faire plaindre
Qui vous repaissez de la détresse des autres
Qui restez aveugles et sourds à tout ce qui est beau
Qui enfoncez la tête dans l’eau du presque noyé
Qui enviez toute personne heureuse
Qui ne savez plus ce qu’est un sourire
Qui ne croyez plus au bien

Vous,
Les mal embouchés aux couleurs moroses
Les lunatiques et les mal lunés
Les hargneux silencieux et les coléreux chroniques
Les jaloux, les méchants, les tristes constants
Les imbéciles malheureux et les dépressifs peureux
Les nombrilistes profonds et les narcissiques éternels
Les mauvais humeuristes et les fuyants du rire
Les constipés du bonheur et les diarrhéiques des ennuis
Les déficients du moral et les faibles en humanisme,

Fuyez : je vous hais !

Ne m’approchez pas, ou gare à mon courroux !
Fi de la gentillesse, auprès de gens comme vous !
Ne venez pas vers moi, faire de l’ombre à ma joie !
Fuyez tant qu’il est temps, ne vous retournez pas.
Il se pourrait fort bien, si vous ne partez pas,
Que je devienne comme vous : et je ne le veux pas !