L'INSOLENTE
Insolente tu viens, vague de l'Atlantique
Chatouiller sans répit la rade du vieux port
Tes caresses ne sont que de sournois efforts
Pour casser le béton qui tient le mur de briques.
Exigeante à jamais dans l'heure fatidique
Quand la tempête vient par mille coups du sort
Naufrager le marin dans ce drôle de sport
Qu'est sa course à travers les flots de la Baltique.
Sournoise dans le fond quand dans l'été brûlant
Sur la plage là-bas tu déferles en lame
Provoquant de l'effroi réanimant le drame
Lorsque tu faucheras ce petit corps d'enfant.
Ludique tu seras sur le tableau du temps
Tes rouleaux sont bordés par un blanc magnifique
Ils viennent s'écraser sur nos rives magiques
En donnant dans l'azur des bleus à nos tourments
Divine tu deviens quand il sonne minuit
Au clocher décharné de nos petits villages
Les amoureux sur toi s'embarquent sans bagage
Tu feras de l'amour, un espace sans bruit.
Belle tu resteras dans le cœur du poète
Qui chante le plaisir, qui cherche le désir
Sans se perdre à jamais dans un vieux souvenir
Seule tu resteras dans un coin de sa tête.
JC BLONDEL