L'automne vibre sous l'archet du temps
Une averse d'or perce les nuages
Un ballet commence un ballet de mage
Où le vent seul guide les figurants
Fée accrochée aux cheveux roux d'octobre
L'aurore blonde s'est mise à danser
Sur la scène où l'or commence à couler
Ses voiles bleus pendus aux cils d'octobre
Aux cils d'octobre aux cheveux roux d'octobre
Sur les talus de miel tout arrosés d'eau claire
De la liqueur noire et mille fois millénaire
Commence à s'écouler c'est le sang vieux d'octobre
Le sang des jours venus et des jours à venir
Ruisselle dans la gorge du petit matin
Qui donne heureux sa vie au dieu des lendemains
Pour que tout recommence achevant de mourir
Les lèvres de l'automne ouvertes sur l'hiver
jasent doucement sous les fontaines de pluie
Une impression semblable à la fin d'un beau vers
Vient de la chanson du temps : il faut que je m'enfuie
J'aime mieux le vent fou que l'été trop sérieux
Le vent qui dit je t'aime et part au bout du monde
Il me fait oublier que le temps suit sa ronde
Le temps ne vieillit pas mais nous devenons vieux