LE TROUBADOUR
J’ai marché si longtemps que mon pas devient lourd,
Parcourant les chemins en quémandant pitance
En échange des mots qui chantent le parcours
D’une reine amoureuse au beau pays de France.
Son vieux mari jaloux, le monarque cocu,
L’avait faite enfermer dans cette tour de Nesle
L’éloignant de l’amant qui la trouvait trop belle
Pour enfin, pensait-il, protéger sa vertu.
De manoir en château, de village en village,
Je vais semer mes vers au hasard des chansons
Au près d’un feu un soir je conte le voyage
De ma belle isolée aux trop folles passions.
Je suis le vagabond, arguant sa différence
La voilà, ma noblesse, elle est faite de vers
De rime et de mots pour vous chanter ma France
Sur les chemins du temps qui s’écoule pervers.
Je suis le troubadour le chantre de l’amour,
Du bienfait du seigneur ou de ses maladresses.
Je conte à la veillée au bon peuple du jour
Mes histoires d’amant pour les yeux des princesses.
jc blondel