Le courrier
Onze heures déjà ; c'est sûr le facteur est passé ;
Curieuse de ce que, dans ma boite, il a glissé,
Je ramasse le courrier à pleines brassées.
Qu'est-ce donc que cette avalanche de papiers ?
Des journaux, des lettres et de la publicité ;
Pas de doute, avant tout, il me faut trier !
D'abord cette grosse pile de prospectus
Qui va tout droit dans la poubelle à détritus ;
Mais voici le loyer, le gaz et l'électricité ;
Et encore les impôts et le téléphone à payer.
Voilà même l'assurance pour la voiture ;
Toutes sont là ; il ne manque pas une facture.
Il y a même une lettre de mon banquier
Qui annonce, réclame des agios à régler.
Il vitupère, râle et menace ; Quelle vipère !
Sur la somme, le montant de mon découvert.
Il parle de mes abus, de ma désinvolture ;
Si je lui parlais, moi, de ses taux qui frôlent l'usure !
Enfin, c'est fini ; j'ai tout vu, tout déballé ;
Ma journée est fichue , mon moral est effondré.
Je déteste le facteur, il a brisé mes rêves ;
Ce matin, au moins, il aurait pu faire grève !
Mais qu'est-ce là, dans ce coin, égaré ?
Une enveloppe pâle délicatement parfumée ;
Oui c'est elle, la lettre, par mon amour envoyée
Qui me dit :"Si tu savais combien je peux t'aimer ;
Nuit et jour, tu es dans toutes mes pensées.
jusque dans mes rêves, tu viens me visiter."
Revenu le ciel bleu, restaurée ma bonne humeur !
Je vous jure, il est beau et sympa mon facteur !