Mexicooooooooooooooo

Son mari lui disait toujours : "ma pauvre femme, à force de frotter partout, de tout ranger, tu finiras bien par vouloir te faire la malle". Mais elle ne l'écoutait pas, toute affairée qu'elle était à astiquer ici et là, elle continuait et ne se lassait jamais, même si elle devenait au fil des jours, de plus en plus pâle.

Un jour de maux de trop, de colère et de scandale, après un mal de dos phénoménal, elle le prit au mot ... "son beau mâle".

Belle comme elle était, avec son visage de fée, elle aurait pu se trouver un bel hidalgo, mais elle n'en pouvait plus de tous ces machos qui la menaient à la baguette et se prenaient tous pour des héros de la forêt ou des Minguettes !

Alors elle fit sa valise et sa malle, et se retrouva dans une agence pour vider tous les sous du compte postal, pour payer son billet d'avion pour une destination tirée au sort, une inconnue ... elle n'avait jamais vu Toronto ni Acapulco .. Elle décolla, s'envola, pour atterrir finalement .... à Mexico.
Là, sous le soleil qui chante "hi", elle tenta d'oublier les gouttes d'eau qui faisaient déborder les tonneaux et les vases à Ninie ...

On la vit un jour danser le flamenco, on la surpris un soir dans la peau d'une gitane, puis elle partit et là on ne la revit plus ... On appris qu'elle était partie s'ouvrir un bar à pastèques au royaume des atzèques ....
Il est vrai que c'était un cas cette nana, elle en avait dans la tête !

Elle ne voulait plus de blablabla ni de promesses, d'éventuelles victoires sur les gazelles ou les rhinocéros, elle voulait se sentir exister, vivre, respirer ...elle profitait à fond de sa renaissance ...

Mais elle avait oublié que son mari avait des connaissances, il avait lancé la police à ses trousses, et comme les flics commençaient une reconnaissance dans le pays et jusque dans la brousse, elle jetait pendant ce temps aux orties la frousse ...
Mais son mari était toujours là ... il courait vite ce macho-là, si bien qu'il la retrouva, la secoua, lui parla fort le langage de colosse, Mon Dieu se dit-elle, il renifle à cent lieues le bordeaux et le calvados ...

Une nouvelle fois, elle tomba sur un os ... elle avait quitté un mari mancho, et la voilà qui retrouvait un sérieux picolo ...

Il reprit son combat, la ramenant à la case départ, et il revêtit la panoplie du parfait macho, elle repris la direction de la cuisine avec son torchon vert à carreaux, et la vie continua son cours ... dans la routine et le cafard ... sans trop d'amour....

La pauvre, elle était redevenue Cendrillon, sans carrosse, elle n'était pas à la noce tous les jours. Ca ne tournait plus très rond. Mais elle avait signé le contrat, le pacte d'alliance, ils s'étaient pris pour le meilleur et pour le pire, rien ne servait de chercher à fuir. Sinon c'était une torgnole ou une danse ...

Moralité : Qui veut fuir à Mexico doit devenir un as du torchon à carreaux

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Aucune ressemblance avec un personnage ...

Texte écrit juste pour la rime et la joie des mots, -