asphodèles
Tombées des cieux, fleurs des étoiles
A l'aube, les jonquilles s'épanouissent
Jaunes et pâles, avec, au coeur
Ces lourds diamants d'humide rosée
Quand la nuit silencieuse écarte ses voiles
Doucement leurs pétales se déplissent
Au premier soleil s'étalent avec bonheur
Pour vivre vraiment cette unique journée.
Grisées parmi mille brins de verdure
Elles chantent la vie, la joie d'exister
Et dans l'extase la plus pure
Oublient qu'il est, déjà, temps de soupirer
Car quand vient le soir, puis la nuit
Leur vitalité, insensiblement les fuit
Alors brusquement fatiguées, lassées
Elles penchent leurs têtes, déjà fanées.