L'ENFANT MALADE.
Regardez-le, là-bas, l'enfant du bac à sable
Il façonne un pâté, fabrique un château fort,
Il poursuit son destin sans hâte et sans effort
Sur la route du temps qui file impitoyable.
Il avait hérité le jour de sa naissance
D'un cadeau pernicieux, d'un frauduleux présent
Maudit virus glissé dans un paquet de sang
Qui devait le soigner de son insuffisance.
On espère aujourd'hui le progrès de la science
Qui pourrait le sauver avant le grand départ.
Il n'a plus que le droit de survivre au hasard,
De lutter sans merci pour garder son enfance.
Malade, toi l'enfant, jouant dans le jardin
Tu passes ces moments, sans cesser de sourire
Ta maison est calèche au gré de tes fous rires
Tu ne sais pas, tu vis, mais c'est déjà la fin.
Je t'écris simplement cette douce ballade
Pour chasser cet intrus, pour conjurer le sort
De ton corps devenu l'otage de la mort
Qui tentera demain de porter l'estocade...
jc blondel