dans les bras qu'on échange
Des pétales salés s’étalent sur ma langue
Je mange le printemps sous la fuite d’automne
Et ma main dans la tienne et nos deux cors qui tonnent
Sillages entrelacés de deux bateaux qui tanguent.
On se sert à mourir dans un étendrement
Mais où donc est passé le présent dans sa moire
Autour de nous le monde a mué en trou noir
Et nous sommes étoile, unie et maintenant...
Maintenant notre voix couchée sur nos deux âmes,
En regardant filer nos regards qui s’aimantent
Dans nos yeux s’éparpille une parole errante ;
Le plaisir d’être là, ce cadeau que j’acclame
Le bonheur d’être soi quand on est plus que ça
Simplement apprécier un moment dans nos bras.
Et au loin le fracas des gens qui nous traversent
Peut se faire incroyable, et même insoutenable
Puisqu’on y croira plus, puisqu’on est plus que sable
Et la mer nous caresse et la vague renverse...
Et la vague renverse éprouvée par deux mains
Qui se tiennent trop fort de peur de se lâcher
De se perdre aussi sec qu’elles se sont touchées
Rassurante moiteur de l’autre qui nous tient
Teints de félicité quand la peau dis “je t’aime”
Il pourrait bien neiger, il pourrait bien tomber
Un océan du ciel : nous aurons toujours pied ;
La double croche au vent étendue en emblème
On se chante nos mots sur des mélodies brèves
On se croit invincible mais on sait que l’on rêve...