Rendez vous à Saint Germain (suite)
-Ainsi ce que l’on dit sur vous n’est que mensonge
Vous avez des jaloux qui aimeraient compter
Peut être en votre cœur sans pourtant vous aimer
Ce sont des malappris, Madame quand j’y songe.
-Vous savez, être belle a parfois des atouts
Vous êtes courtisée dans les salons huppés
Et si je suis souvent parmi les invités
J’aimerais être seule, parfois je suis à bout.
Mais pourquoi donc rester avec ces jeunes fous
Qui n’ont de vous envie, sur un lit vous coucher.
Voyez donc le mépris qu’ils doivent colporter
Puisque à mes oreilles j’ai ouie mauvais coup.
Ils vous prennent sans doute pour une courtisane
Un moment avec vous est si vite passé
Je sais que je n’ai pas le droit de les juger
Mis je sais qu’en mon cœur leur façon est infâme
-Le monde n’est point simple mon ami savez vous
Si je vis à Paris ce n’est de mon plein gré
Ma famille est ici, mon père est député
Je dois l’accompagner et je m’ennuie beaucoup.
Mais revenons à vous, pourquoi être accoutré
D’une étrange façon car vos habits m’étonnent.
Vous venez de province, j’en suis persuadé
Depuis combien de temps suivez vous ma personne.
-Je suis bien de province, du Dauphiné Madame
Mais je ne vous suis point, je vous ai aperçu
Marchant dans ces allées quand le printemps venu
Vous aimiez à rêver sur les bords de la Marne.
Et depuis ce jour là sans même avoir pensé
J’ai décidé d’écrire combien votre beauté
Pouvait glisser ainsi sur mes pauvres feuillets
Et ainsi vous décrire et vous imaginer.
Il va de soit bien sur que je n’aurais osé
Venir ainsi vers vous, cela ne se fait pas.
Mais ce sont ces ragots qui m’ont alors poussé
A écrire ces mots qui menaient au trépas.
-Rassurez vous Monsieur, j’ai lu tous vos écrits
Vos rimes sont très belles, elles m’ont ébloui.
Si vous le désirez et je vous l’autorise
Continuez d’écrire afin que je vous lise.
Le loup 23.02.08