L’héritier
D’un corps déserté
Je suis né.
De son âme noircie
Toujours éclatent
Les soupirs:
Désir d’oubli.
Sur ma chair témoin
Brûlent
L’horreur du rejet
L’héritage de la haine
Et l’odeur du sang.
D’une femme choisie
En lande de guerre
Je fus offert en fruit miné .
Sur mon passé ineffable
Se cristallise
l’effroyable inoubli
Et ma douce mère
Pleure de ne pas m’aimer.
Pourquoi n’a-t-il pas fallu
Que je meure
Au jour de la mort?
En ce jour certain
Où mon père assassin
A empoisonné l’amour
En engendrant le désespoir