Anorexie
J’ai eu tant de faims
A espérer l’oubli
Que j’ai aigri
Depuis, d’incertains jours
Se sont ouverts, éventrés
Me laissant étrangère
Habiter mon corps
Nourrir mes petites morts
Ma vie chétive
Veut habiter mes yeux
Si gris, même bleus
… Les allumer
Et effacer ce jour
Où j’ai oublié
De m’amuser du temps
Ce jour même où mon âme
Est morte décharnée
J’ai eu tant de fins
A vaincre l’oubli
Que j’ai aigri
Depuis
Des jours par centaines
Se sont échappés
Abandonnant des souvenirs éventrés
Si bien grugés par mes guerres d’assouvissance