Affrontement
J'ai cueilli une fleur pour l'offrir au soldat,
A ce jeune gaillard dressé devant ma route,
Ce fier adolescent formé pour le combat
Et qui aurait voulu que je parte en déroute.
J'ai déposé ma fleur, cueillie pour un soldat,
Au bout de son fusil appelant à ma perte,
L'acier me menaçait d'un horrible dégât
Et je m'imaginais couvert de sang, inerte.
J'ai dit des mots de paix à ce jeune soldat
Pareil à un poteau, figé droit dans ses bottes,
Je lui ai dit : ‘choisis entre l'assassinat
Ou donner à l'amour la plus forte des cotes."
J'ai vu dans le regard de ce triste soldat
Apparaître des larmes, aiguail de son cœur,
Il était prisonnier d'un horrible contrat
Passé avec l'armée, pour son plus grand malheur.