Cette île existe pour chacun, voici le chemin pour y parvenir, un voyage intérieur au travers des éléments ...
Commençons le voyage ...
Nous traversons une épaisse forêt, à la nuit tombante. La terre est ferme sous nos pas, nous sentons sa pression physique sous la plante de nos pieds. Tandis que nous progressons lentement dans la demi-obscurité, nous songeons à l’histoire de notre planète, depuis l’époque où elle n’était qu’une masse de gaz tournant dans l’espace, jusqu’à l’apparition des continents et l’émergence des terres. Un temps indéfini s’écoule, mais tout à coup, au travers des frondaisons nous voyons luire devant nous d’étranges reflets.
C’est une mer dont la surface brillante contraste avec l’obscurité de la forêt. Comme nous nous avançons vers elle, nous sentons sous nos pieds le sol ferme qui devient un sable de plus en plus mou. Un petit esquif s’approche, il accoste sur le rivage. Il nous prend, puis dans l’élément liquide s’élance. Durant notre traversée, nous admirons le jeu incessant des reflets argentés de la pleine lune sur les vagues. Nous songeons que c’est dans cet océan que la vie apparut voici des millions d’années, donnant naissance à toutes les créatures qui peuplent la planète. Nous mesurons toute la puissance et la beauté de cette étendue d’eau.
Mais voici qu’au loin, dans la splendeur bleue, apparait une lumière qui grandit de plus en plus. En nous approchant, nous comprenons que c’est un feu qui a été allumé au bord d’une île pour nous guider jusqu’à elle. Nous débarquons sur la grève, mais avant de poursuivre notre voyage, nous en profitons pour nous réchauffer, nous sécher des embruns , et nous reposer un moment assis autour du feu. Nous songeons que depuis des temps immémoriaux, ce feu représente la plus grande manifestation du soleil, qui dispense lumière et chaleur sur notre planète. Nous sentons son pouvoir générateur nous imprégner.
Puis, des inconnus, des torches à la main, nous font signe de les suivre. Nous sommes guidés vers le centre de l’île, où s’élève une montagne escarpée. On nous indique l’entrée de la sente qui l’escalade à flanc de coteau, en tournant tout autour. Tandis que nous élevons dans les airs, les bruits de la terre s’estompent derrière nous. La végétation devient plus rase, et nous sentons dans l’air mille parfums aromatiques. Au terme de notre ascension en spirale, nous arrivons au sommet. Là est un temple à ciel ouvert, constitué seulement de douze colonnes et de bancs d’albâtre disposés en cercle. Nous nous asseyons. Nous contemplons un moment l’aurore printanière venue de l’horizon des cieux. La brise légère de ces hauteurs caresse notre visage, et nous fait sentir le pouvoir vivifiant de l’air. Nous fermons les yeux, et nous ressentons combien ce principe véhicule en lui-même le souffle de la vie. Mais ici, une étrange douceur baigne l’air palpitant.
C’est la paix, c’est l’amour, c’est l’illumination...