Les giboulées s'enchaînent, et inondent la terre
Qui ne peut absorber ce déluge incessant
Déjà de larges flaques se forment et s'agglomèrent
Quand les gouttes s'échouent dans un chant lancinant
L'argile dégouline sur le flanc des coteaux
Emportée dans le lit de rigoles ardentes
Les tulipes se courbent, plient comme le roseau
Essayant de survivre sous l'ondée ruisselante
Les gouttières débordent, surprises par l'orage
Qui s'électrise et vibre, attisé par le vent
L'humidité s'incruste dans tout le paysage
Qui subit de plein fouet les outrages du temps
Horizon de ténèbres, chargé de lourds nuages
Qui déversent leur trop plein avec rage et colère
Flots ininterrompus d'écluses sans barrage
La pluie se fait violence et la nuit désespère
Elle attend l'accalmie qui tarde à s'imposer
Pour veiller sur un monde qui voudrait s'endormir
Rêvant d'un ciel de traîne serein et apaisé
Elle fredonne sa peine pour la faire partir...