Dès que mes yeux se ferment ils se peuplent de landes
De cris de goélands, de vagues gigantesques
De falaises escarpées et de mousses brigandes
De voyages au long court et d'épopées dantesques
Toutes les contrées celtes se fondent dans mon décor
Immensités de bruyères balayées par les vents
De genets enchantés aux parures jaune d'or
De phares à l'horizon affrontant l'océan
Au lointain un manoir bordé par un étang
Des chênes centenaires hantés par leurs souvenirs
Quelques preux chevaliers guerroyant pour un temps
En quête d'un graal sachant les faire languir
Quelques rangées de pierres venues d'on ne sait où
Sentinelles alignées d'une bataille inerte
Les échos résonnant des choeurs des bagadous
Pleurant désolation en effluves célestes
Mes paupières qui s'entrouvrent mettent fin à magie
Le quotidien renaît et avec lui l'ennui
Où sont les korrigans, les gnomes jeteurs de sorts
Ils ont quitté ma nuit, ont déserté mes ports
Je dois abandonner mes rêves d'aventure
Dans ce jour qui se lève pour égrainer ses heures
Me reste les illusions, quelques pages d'écriture
Pour revivre à nouveau ces voyages intérieurs