Après quelques jours d'absence, me revoici avec une petite fable. J'espère qu'elle vous plaira !
Bien amicalement,
Brigitte
Une poule noire dans le poulailler
Un jour, le paysan s’en revint du marché,
Une belle poulette noire dans son panier.
Aussitôt qu’à la ferme, il fut arrivé,
Il lâcha la cocotte au sein du poulailler.
Les habitants des lieux aussitôt s’approchèrent
Et la poussant du bec, de ses plumes se moquèrent :
« Comment peut-on, ma foi, être aussi répugnante ?
Tu as dû te rouler dans la suie, dégoûtante ! »
La petite nouvelle, blessée, baissa la tête
Et subit la risée de ces mauvaises bêtes.
A quelque temps de là, à la tombée du soir,
Dans l’ombre de la cour, passait un vil renard.
Alors que ses commères, paisiblement dormaient,
La Noiraude, perchée, était bien éveillée.
Quand elle vit l’animal ramper dessus la paille,
Elle caqueta si fort que ce fut la pagaille.
Les poules, affolées, voletèrent en tous sens,
Alors que le vieux coq poussait un cri puissant.
Le fermier accourut, par le bruit alerté,
Et d’un coup de fusil, il chassa le rusé.
A compter de ce jour, la jeune poule noire
Se trouva entourée de tout un auditoire.
Les rousses s’excusèrent des mauvais traitements,
Infligés par leur soin, mais si injustement.
Du coq, elle devint même la favorite.
Tous, dans la basse-cour, admettaient son mérite.
Pourtant, qu’en serait-il si nul goupil n’avait,
Par hasard, pénétré dans l’enclos du fermier ?
Cette histoire montre bien la bêtise des gens,
Qui d’un être mal-aimé peuvent faire un géant,
Alors qu’il n’a agi que fort normalement.