Orpheline de mon enfance
Oui, je suis orpheline de mon enfance ;
Elle n'a laissé en moi que vide et béance.
Elle était déjà morte avant que d'être,
Partie avec celle qui n'a pas pu naître.
Avant même que je puisse voir la lumière,
De ma soeur, je me voyais déjà meurtrière,
Noyée de douleur dans les cris de ma mère,
Les bruits de la scie, du bistouri et des fers.
Je suis née, de la moitié de moi amputée ;
Comment pouvais-je alors, entière, exister ?
Cet avenir que nous aurions dû partager,
A quoi bon encore le rêver, l'imaginer ?
Je sais maintenant, que de tant de souffrances,
Bien gravées dans ma mémoire en partance,
L'enfant qui vit en moi n'était pas coupable,
Même si je suis, de ma soeur, inconsolable.