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 Eternel

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Cindell
plume de Colibri



Féminin Nombre de messages : 12
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 24/12/2007

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MessageSujet: Eternel   Eternel Icon_minitimeLun 24 Déc - 1:52

Alors voici le premier texte que je tiens à poster ici...
Je me suis inscrite grace à ma maman (jane) et j'espère que mes textes vous plairont autant qu'à elle


Eternel

Un bruit. Un bruit atroce.
Je viens de descendre de la voiture et m’éloigne souriante. Encore une superbe soirée avec lui, me dis-je rêveuse. Je me retourne, le regarde. Il me fait un signe de la main. J’avance en direction de ma rue le laissant quelques mètres derrière moi. Ce bruit.
Tôles froissées, déchirées. Métal plié, déformé. Vitres éclatées, brisées. Je m’arrête, mon sang se fige, mon souffle se coupe. Ce bruit funèbre transperce mon cœur, me broie, m’horrifie. Ma tête vacille marquée à jamais par ce son meurtrier.
Je ne peux pas me tourner, j’ai peur. Peur de ce que je vais voir, peur de la réalité, peur de la vérité inimaginable que je me refuse à admettre. Mais l’envie de savoir, l’envie de me tromper, d’être rassurée, que tout cela ne soit pas réel est plus forte. Je me retourne, tout se passe au ralenti. Je voudrai hurler, appeler mais c’est impossible. Ma voix semble coincée dans ma poitrine, incapable de se dégager.
Je reste là, béate, presqu’inconsciente, pendant plusieurs secondes. Puis reprenant mes esprits avec difficulté je sors mon téléphone portable, compose le numéro que je connais par cœur. Une voix me répond et j’explique ce qui vient de se passer avec un calme et une sérénité qui me surprennent. La voix m’informe que les secours arrivent le plus vite possible. Je raccroche.
Je m’approche tremblante de l’amas de métal que forment les deux véhicules. Une femme sort du deuxième et me regarde droit dans les yeux. Elle me lance dans un souffle désespéré « Je suis désolée » et s’effondre contre sa machine assassine le regard vide d’émotions, l’air dément. Intacte.
Je me dirige vers l’autre et parvenue à sa hauteur je passe la tête dans l’espace vide que laisse la vitre démolie côté conducteur. Il me voit, me dévisage, me souris, murmure avec peine mon prénom ne pouvant presque plus remuer ses lèvres ensanglantées. Il me prend difficilement la main, la serre dans la sienne. Je sens ses doigts sur ma peau, ces doigts si tendres si doux que j’ai senti ainsi des centaines de fois. Les larmes qui coulent sur son visage emportent quelques unes des gouttes rouges qui parsèment ses joues.
Je pleure, je n’ai plus de force. Il me dit « Ne sois pas triste car si je vis dans ton cœur, je vivrai éternellement. Je t’aime, ne m’oublie pas. »
Son regard plein de tendresse apaise mes peines. Sa voix si calme me rassure. Je le regarde, il me sourit une dernière fois. Il ferme les yeux et sa tête se penche doucement sur le côté, paisible.
Je tombe à genoux, ma peau se déchirant sur les débris de verre éparpillés autour de la carcasse. Mon corps glisse le long de la portière, secoué de sanglots incontrôlables, mon souffle entrecoupé par mes pleurs. Je perds connaissance.
Les sirènes résonnent dans la nuit. Je sens qu’on me soulève, on me porte, on me couvre, on me parle. Les mots traversent mon esprit sans s’y arrêter. Je ne comprends pas. Je m’enferme dans le néant qui s’est installé dans ma tête pour ne pas souffrir, pour ne pas ressentir, pour ne pas penser. Je lutte de toutes mes forces contre la réalité. Quelques minutes s’écoulent puis j’ouvre enfin les yeux. A côté de moi, cette femme. Les larmes recommencent à couler sur mon visage. Je n’ai pas la force de parler ni de bouger. Plus loin des hommes s’affairent près des engins détruits. Au sol, un jeune homme absent, paisible.
Un cri m’échappe et c’est le noir.

Cindell
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