Cimetière.

Ma mémoire est un cimetière
Où se rejoignent tous les gens qui j'ai aimés,
Qui m'ont aimée, rendue heureuse et fière.
Au fil des ans, avec eux, j'ai tant partagé.
Parfois, quand, tout à coup, la nostalgie me vient,
J' égrène les souvenirs et je peux les voir.
Ma sœur, ma moitié, mon petit ange gardien ;
Celle qui me retient quand je n'ai plus d'espoir.
Chaque fois, elle me ramène du côté du bien.
Je la reconnais quand je vois mon visage.
Dans le miroir, nous deux avons le même âge.
Mes parents, par l'intolérance, séparés ;
Ils avaient tant souffert et ils s'étaient perdus
Quand, à leur tendresse, leur enfant fût volée,
Puis, jetée, seule, dans un monde inconnu.
Il a fallu longtemps pour renouer les liens,
Que je puisse dire"je suis leur ; Ils sont miens".
Je revois tous ces amis, bien trop tôt partis,
Qui me savaient si bien ; nul besoin de parler.
Ensemble, nous avions pleuré, avions ri;
Nous nous étions supportés, souvent aidés
Et nous avions souri de nos plaisanteries.
Et puis, il y mon amour, toujours présent.
Lui, qui même parti, ne m'a jamais quittée.
Je le sais, près de moi, patient, qui m'attend.
Souvent, dans mes rêves, il vient me visiter.
Je le vois, je l'entends ; son amour, je le sens.
Et, quand je partirai, j'irai le retrouver.
Alors, nous serons tous dans ce cimetière
Afin de nous aimer d'une autre manière.

Vivre n'est pas oublier, c'est à l'inverse lier l'oubli ... relier tous ces souvenirs qui compose ta nature si merveilleuse. Et puis , si nous sommes gros du passé, le passé est gros de nous mêmes . Tous ces êtres que tu as eu la chance de côtoyer, ils survivent à travers toi. A travers toi, nous pouvons sentir leur assemblée bienveillante .

Tu as raison et oublier n'est pas dans ma nature. Pourtant, dans mon enfance, j'ai voulu oublier sans jamais y parvenir vraiment.
mais, en faisant la paix avec mon histoire, je me suis apaisée et je peux, aujourd'hui, vivre avec mes souvenirs et m'en faire de nouveaux.