Lorsque les roses meurent

À l'heure ou la nature commence à s’engourdir, que les vents de l’automne balayent les collines, lorsque les roses meurent, quand viennent mauvais jours, que les arbres s'effeuillent et sombrent nos idylles, je regarde l'azur et je rêve à demain, aux lendemains qui chantent sur les petits chemins, perdu dans un ailleurs où flottent des parfums, chargés de souvenirs de visages familiers, dansant devant mes yeux comme autant de nuages, défilants dans les cieux habillés de soleil, de parures légères et gracieuses dentelles. J’aime à me réchauffer et la tête et le cœur, pouvoir rêver encore aux matins pleins d’espoirs, quand les fleurs du jardin s’ouvrent aux premières lueurs, comme les grands volets bleus aux murs immaculés,  fenêtres d’où je peux contempler les merveilles, les ombres et la lumière de  la vie qui s’éveille, quand la brise qui souffle fait onduler la plaine, après que la rosée ait béni les cultures, arrosant tous les fruits où l’abeille se pose, essaimant à son tour sous ses ailes fragiles les germes du futur, les couleurs à venir. Oh toi ma chère campagne que j’aime tes odeurs, je voudrais que le temps un instant suspendu, me laisse encore flâner dans la douceur d’un soir, aux chaleurs de l’été que j’appelle de mes vœux, à l’heure où tout renaît et l’amour et l’espoir, je voudrais te chanter simplement pour la joie, cet hymne de ma foi!


Olivier HEBERT