A l'aube d'un nouveau jour

A l'aube d'un nouveau jour


Le vent qui s’engouffre, siffle,
S’empare des parois minces,
Assomme comme une gifle,
Résonne, mes volets grincent.
La ville sombre et tranquille,
Imagine un autre monde
Tandis que j’entends les aiguilles
Qui filtrent chaque seconde.

Quand j’écoute passer la nuit,
Elle s’écoule en un filet fin,
Par d’infimes clapotis qui
Me tiennent éloignée du matin.
Entre torture mentale
Et suspense insoutenable :
Retomberai-je au final
Dans un sommeil paradoxal ?

Adieu la lumière, la chaleur, les tambours.
La nuit a tué le jour. Erreur de parcours.
Le monde oisif et sourd ne fait plus un tour.
Rase la campagne sans le chant des basses-cours.
Nous nous endormons à l’aube d’un nouveau jour.

J’ai pour unique ressource
Une lampe incandescente.
Pour boussole, la Grande Ourse,
Plusieurs étoiles stagnantes,
L’Etoile du Berger, l’astre
Qui m’accueille sous son âtre.
Mon pied à Terre a disparu,
Je suis sans gravité, sans sol.

Mais un bémol : au ciel, aux nues,
Quelques anges nus me frôlent.
Ces créatures ingénues
Viennent sans gêne, consolent.
Une escapade onirique,
Passage de la Terre au Ciel,
Une odyssée fantastique
Qui rend la nuit éternelle.

Ravive le soleil, retapent les tambours,
La nuit avait semé le jour sur son parcours.
Le bruit nous a rendus sourds. Voici le retour
En rase campagne des chants des basses-cours.
Nous nous éveillons à l’aube d’un nouveau jour.