Un rocher solitaire contemplait l'océan
Un horizon sauvage peuplé de goélands
Où des vagues suaves ondoyaient au levant
Portées sur les rivages par la force du vent
Posé sur son séant depuis la nuit des temps
Il avait vu passer tant d'années, de printemps
Que ses yeux fatigués, érodés par les ans
Imploraient en silence de s'éteindre à présent
Il rêvait de voyages, de partage et de fête
De riches abordages, au coeur d'une tempête
De rencontres amicales, de tendres tête à tête
Avec une herbe folle, une fleur de poète
Mais chaque nouveau matin ressemblait à demain
La marée immuable entamait le même refrain
Rien ne venait troubler quiétude de jours vains
Il n'avait que ses larmes pour dire son chagrin